Les événements de super-propagation ont principalement eu lieu lors de grands rassemblements pendant lesquels les personnes sont confinées à l’intérieur (chorale, bateau de croisière, festival, transport en commun aux heures de pointe, prison, abattoir ou école). Certains foyers épidémiques ont aussi démarré à l’extérieur lors de festivals, rencontres sportives ou manifestations.
Les grands rassemblements ont comme particularité :
- que les personnes sont souvent plus rapprochées que la distance préconisée (< 1-2 m),
- qu’il y a un grand nombre de personnes (groupe supérieur à 10 personnes),
- que les personnes vont passer plus d’une à deux heures ensemble,
- que les personnes sont facilement sujettes à échanger des particules virales par voie orale : en parlant, chantant, criant, mangeant à la même table, ou encore en faisant une activité sportive.
Certaines activités, en particulier le fait de chanter, de crier ou de faire du sport, conduisent à une forte émission de gouttelettes et aérosols qui peuvent transmettre efficacement le coronavirus SARS-CoV-2 à des personnes proches. La probabilité de contamination augmente en fonction du nombre de personnes réunies et du temps passé ensemble.
En conséquence, de nombreux événements de super-propagation, pendant lesquels le virus a été transmis par un super-propagateur à de nombreuses personnes, ont eu lieu lors de grands rassemblements, généralement à l’intérieur mais pas uniquement.
Si un grand rassemblement est nécessaire, favorisez les échanges à l’extérieur, avec le respect de la distanciation physique et le port du masque voire même d’une visière !
SOURCES
Au Japon, de nombreux cas de contamination en “foyer” épidémiologique ou “cluster” ont eu lieu dans des endroits fermés : salle de sport, bateau-restaurant, hôpital, festival où il y avait des tentes avec un taux de ventilation minimale pour manger.
Article soumis le 27 mai qui fait le point sur les situations super-propagatrices dans le cadre de la propagation de l’épidémie de COVID-19 et identifie les facteurs-clés d’une situation super-propagatrice.
Les 60 membres d’une chorale se sont réunis dans une pièce pour chanter pendant 2h30 le 10 mars 2020 dans l’état de Washington aux Etats-Unis. Ils ont respecté les distances de sécurité, ont utilisé des solutions hydro alcooliques mais n’ont pas mis de masques. Trois semaines plus tard, 45 d’entre eux étaient testés positifs au COVID-19.
Article du Los Angeles Times du 29 mars 2020.
L’analyse de 318 cas où une personne a contaminé au moins 2 autres personnes en Chine (pour un total de 1245 personnes COVID+) révèle que la majorité des contaminations ont eu lieu dans un espace fermé, principalement maison et transport, mais aussi restaurant, et que seule une contamination a eu lieu suite à une discussion à l’air libre avec une personne qui revenait de Wuhan.
Analyse des premiers foyers épidémiques au Royaume Uni, France et Espagne.
Analyse d’un foyer épidémique montrant que les grandes réunions de famille comme les enterrements et les fêtes d’anniversaire peuvent être des événements lors desquels la transmission du coronavirus SARS-CoV-2 est importante.
Cette étude montre que plus le volume de la voix (amplitude) est élevé, plus le nombre de particules émises pendant la parole est élevée, allant de 1 à 50 particules par seconde (0,06 à 3 particules par cm3) pour des amplitudes faibles à élevées, quelle que soit la langue parlée (anglais, espagnol, mandarin ou arabe). De plus, une petite fraction des individus se comporte comme des «super émetteurs», libérant systématiquement dix plus de particules que les autres.
Étude de 961 patients atteints de la COVID-19 à Hong-Kong entre décembre 2019 et avril 2020 et de la cause de leur contamination. Les activités de loisirs « non-masqués », comme manger et boire dans les restaurants et les bars, chanter dans un karaoké ou faire du sport dans une salle de sport, ont conduit à significativement plus de cas de contaminations que les environnements de travail « masqués ».
Deux groupes de 8 personnes sont allées faire un karaoké à Guangkhou en Chine en janvier 2020, sans masques. Dans un des groupes, il y avait une personne présymptomatique et dans l’autre une personne asymptomatiques. Les personnes assises juste à côté ont été contaminées.